ASSOCIATION SOLANA

Interview : Corinne

"Appel à la solidarité"
pour combler la misère

Solana (Solidarité animaux abandonnés) est une toute jeune association par son âge et les personnes qui la composent. Dynamiques et volontaires, administrateurs et bénévoles se démènent et oeuvrent dans toute l'Essonne, en région parisienne, pour offrir une meilleure vie aux chats et chiens abandonnés. Cette association nous a réellement touché. Place à l'interview...

Toute l'équipe du journal.

CC : Dans quel esprit avez-vous créé Solana ?
Corinne : Depuis toujours, tous les membres de l'association ont affaire à la misère animale. Nous l'avons côtoyée en tant que bénévoles dans des refuges ou dans d'autres associations, jusqu'au jour où nous avons décidé de nous réunir afin de monter notre propre structure. Nous sommes dix, d'une moyenne d'âge de 25 ans et très motivés pour aider le plus possible les animaux abandonnés et surtout, ne pas baisser les bras. Ainsi, en 2005, est né Solana (Solidarité animaux abandonnés), avec pour objectif principal de recueillir, soigner, nourrir, protéger et faire adopter des animaux abandonnés. Les animaux sont placés dans des familles d'accueil dans l'attente de trouver de nouveaux maîtres qui pourront leur assurer un foyer stable où ils pourront passer le reste de leur vie.

CC : Comment choisissez-vous les familles d'acceuil ?
C : Ce sont elles qui prennent contact avec nous, puis nous prenons un rendez-vous et allons sur place. Nous voulons prendre en considération le mode de vie des familles pour savoir où placer tel ou tel animal en fonction de la présence ou non d'enfants, d'autres animaux, du type d'habitation... Auparavant, tous les chiens et chats adultes passent quelques semaines chez un des administrateurs pour que ce dernier puisse le cerner et connaître son comportement. Les chatons sont placés directement car beaucoup plus "malléables". Les familles d'accueil prennent des engagements auprès de Solana mais c'est réciproque. Nous confions un animal tatoué et vacciné et prennons en charge l'intégralité des frais vétérinaires. Nous fournissons un "solakit", c'est-à-dire de la nourriture pour une semaine ainsi qu'un bac et un paquet de litière pour les chats. On reprend l'animal dès que nous avons une place disponible au sein d'une famille adoptante ou si les personnes ne peuvent plus garder l'animal. Dans ce sens, nous faisons tout notre possible pour faire adopter l'animal dans les plus brefs délais sauf si la famille préfère le garder bien sûr. De plus, nous donnons des nouvelles de l'animal une fois l'adoption effectuée. Ce système fonctionne vraiment bien.

CC : Comment recevez-vous les chats abandonnés ?
C : La plupart du temps on est prévenu d'un abandon par un coup de téléphone. A partir de ce moment, on envoie quelqu'un chercher l'animal puis on le recueille chez l'un de chez nous, car nous n'avons pas de refuge. Les chats sont tatoués, vaccinés et testés (sauf les chatons), et les adultes sont stérélisés. Comme nous n'avons pas de locaux, il n'y a personne pour abandonner les chats sur le pallier de notre porte, c'est déjà ça ! Parfois, un refuge ou une autre association du département nous demande de récupérer pour l'adoption un chat ou un chien. Par le biais de vétérinaires aussi on nous signale des cas.

CC : Vous organisez parfois des opérations autour du thème de la maltraitance animale ?
C : C'est vrai nous essayons d'organiser de nombreux événements pour permettre de solliciter des adoptants potentiels, récupérer quelques fonds ou encore de la nourriture. Toutes ces actions de terrain, proches des gens, sont très efficaces. Par exemple, nous mettons en place des week-ends adoption. Avec l'accord de la mairie d'une ville du 91, nous bénéficions d'une place pour monter un barnum et nous venons avec nos chats et nos chiens après avoir prévenu les habitants via des affiches et des tracts. Les chats sont évidemment présentés dans des cages sinon ce serait ingérable et les chiens sont tenus en laisse. Ces week-ends fonctionnent très bien surtout pour les chats adultes plus difficiles à caser autrement. Une autre intervention fructueuse : l'opération caddies. Là, nous distribuons des tracts qui demandent aux clients un petit quelque chose pour nos animaux à rapporter dans leurs chariots. Lorsque les gens ont terminé leurs courses, ils reviennent vers nous avec des boîtes, des croquettes ou encore des jouets. Nous répartissons ensuite le tout entre nos familles d'accueil et des associations caritatives qui aident les maîtres en difficulté. Durant ces journées, nous rencontrons beaucoup de solidarité tout comme lors des brocantes où beaucoup achètent quelque chose dont ils n'ont pas besoin pour faire plaisir aux animaux. Cela compense la misère que l'ont côtoie tous les jours avec ces malheureux.

CC : De quoi vit votre association ?
C : Nous nous sommes bien organisés et Solana s'en sort grâce aux adhérents, aux subventions du Conseil Général de l'Essonne et de la mairie de Morsang sur Orge. Pour l'instant, on arrive à joindre les deux bouts mais il faut savoir aussi que chacun y met du sien financièrement parlant aussi. Autrement, les opérations Caddie nous rapporte pas mal de nourriture. Nous envisageons donc l'avenir assez sereinement même si nous avons encore et toujours besoin d'aide. Malheureusement, la volonté ne suffit pas à faire vivre une association ! Si l'on veut agir en dehors de notre région, il nous faudra encore plus de bras et plus de dons.

Article de Frédérique Pinardaud. Edité par Cassandra Mystic

Solana
BP 09 - 91390 Morsang sur Orge
01 69 51 17 47 - www.solana-asso.com

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